3 étapes à suivre pour un dressing plus responsable

Créatrice de contenus survitaminés

S’intéresser à la qualité de ce qu’on mange : check. Regarder de plus près ce qu’on se met sur la peau : re-check. Et les vêtements qu’on porte, on en est où ? Parce que faire son coming out environnemental, ça commence par faire sortir nos habits du placard, petit coup d’œil sur les 3 paliers de transition à parcourir avant de devenir maître jedi de la fringue responsable.

1.      Ra-len-tir : niveau débutant

On le sait. C’est relou mais bien sûr, qu’on le sait, que toutes ces sapes qu’on achète en centre commercial sur un coup de tête sont faites à l’arrache par des néo-esclaves avec des matières plus que douteuses. On ne cautionne pas ça, évidemment, c’est juste qu’on se fait avoir par les pulsions du moment : envie de se sentir aussi canon que l’influenceuse sur qui on l’a vu, envie de combler une frustration passagère, ou juste envie de se changer les idées.

On déculpabilise un bon coup : en matière de dressing la perfection n’existe pas, car on est bien obligées de s’habiller, et que le vêtement à impact zéro est une douce illusion.

En revanche, c’est possible de faire mieux ! Un seul mot clé : rationaliser.

La première étape est d’étaler devant soi tout le contenu de son dressing et de faire un grand tri : soit je l’ai porté dans l’année écoulée, soit ça dégage. Evidemment, on ne jette rien mais on le vend sur vinted ou on le donne à des associations : si c’est encore mettable, à Emmaüs ; le reste, à la benne à vêtements qui recyclera la matière. Soyez intraitable avec vous-même si vous voulez devenir une vraie slow-fashionista : non, vous ne garderez pas ce jean dans lequel vous n’avez pas réussi à mettre plus d’une demi-cuisse depuis le lycée. Non, les vestes cloutées ne reviendront pas à la mode (elles ne l’ont jamais vraiment été, en fait.) Tous les vêtements qu’on conserve sans les porter finissent par s’abîmer : mieux vaut les vendre avant qu’ils ne perdent leur valeur !

Soudain il y a comme de l’écho dans votre placard, ça peut vous faire un peu bizarre mais n’allez pas pour autant vous précipiter dans le premier magasin venu. Le mot d’ordre à présent sera d’acheter le moins souvent possible, mais de belles pièces de qualité. Le meilleur vêtement est celui qui vous durera le plus longtemps et pour cela il faut qu’il réunisse plusieurs critères : une matière saine et solide + une confection locale + un style intemporel dans lequel vous vous sentez bien.

2.      Acheter peu, mais bien choisir : niveau confirmé

Si on essaie de mesurer l’impact de notre consommation d’habits sur la planète, il faut considérer l’ensemble du cycle de vie du vêtement.

La matière première

Bien sûr on aimerait pouvoir privilégier une origine locale, mais il sera quasiment impossible de trouver des tissus d’origine hexagonale, même pour les vêtements indiqués « fabriqués en France » : tout simplement parce que nous n’avons (presque) pas d’exploitations agricoles de coton ou de lin sur le territoire ! On se méfie du greenwashing sur les étiquettes, car « imaginé avec amour en France » c’est bien joli mais ça veut souvent aussi dire « cousu avec souffrance en Pakistan »

Pour choisir la moins pire des alternatives, fuyez le coton non bio qui nécessite de grosses quantités d’eau et de pesticides, et les fibres synthétiques non recyclées (polyester, viscose) car elles sont directement issues du pétrole. Préférez le polyester recyclé ou le coton bio par exemple. Fiez-vous aussi aux labels : GOTS (garantit un textile bio) et Oeko-tex (sans substance nocive, c’est moins bien mais mieux que rien).

La confection

Là, vous avez quand même la possibilité de pouvoir choisir des vêtements fabriqués, c’est-à-dire assemblés, en France. Ce sera plus cher, soyons claires, mais puisque vous en achetez moins et qu’ils vous dureront plus longtemps vous serez quand même gagnante, au final.

De nombreuses marques communiquent beaucoup sur leur engagement made in France et on a nos petits chouchous (coucou, le Slip) mais vous trouverez votre bonheur sur WeDressFair et sur Instagram. Il y a aussi l’application Clear Fashion qui comme Yuka, scanne les vêtements pour faire un vrai compte-rendu de leur bilan éco-responsable.

Pour être sûre de ne pas retomber dans vos anciens travers et craquer trop vite pour un vêtement que vous ne porterez pas, appliquez la règle des 3 : achetez-le seulement si vous trouvez au moins 3 occasions où vous allez le mettre / 3 pièces qui vont avec dans votre dressing / si vous vous voyez encore dedans dans 3 ans. Ne cherchez pas le vêtement qui vous fait rêver sur la modèle mais celui qui vous ira vraiment en termes de morphologie, de style, de confort…

Le transport

Si vraiment votre budget est incompatible avec du made in France, préférez des pièces importées de Méditerranée plutôt que d’Asie, qui auront un impact moins important au niveau du transport.

L’entretien

N’hésitez pas à moins laver, et à laver à froid à 30° ce qui suffit largement dans 90% des cas (sauf si vous êtes adepte de la spartan race). Choisissez une lessive zéro déchet en pastilles, ou à base de copeaux de savon… de Marseille (la base 😉).

3.      Upcycler, valoriser, faire tourner : niveau expert

L’étape finale de votre transition sera tout simplement de ne plus acheter de vêtement neuf (sauf les dessous, il ne faut pas abuser non plus. A choisir selon les principes de l’étape 2)

Désabonnez-vous des newsletters de marques de fast fashion et des influenceuses qui en font la promotion, ainsi que des alertes de ventes privées. Et hop, de la pression mentale en moins !

Acheter d’occasion

Le marché de la seconde main est déjà devenu incontournable et de plus en plus de marques ont ouvert leur propre plateforme de revente d’occasion. De très jolies pièces sont en vente à des prix qui défient toute concurrence. Attention pour autant à ne pas se laisser entraîner par la folie des emplettes, ou vous serez contrainte de rétropédaler à l’étape 1 !

Louer

Utile pour une robe de soirée ou des vêtements pour enfants, dont vous n’aurez qu’un usage ponctuel. Ne cédez pas aux sirènes du marketing qui se saisissent de cette prise de conscience pour vous pousser à consommer toujours plus : les box mensuelles de vêtements en location qui émettent du carbone à leur trajet aller et retour, et vous incitent à en changer toujours plus, ce sera non, merci.

Réparer, customiser ou teindre

Avec tout ce temps que vous ne passerez plus à faire des achats pulsionnels, vous avez le champ libre pour exprimer votre instinct créatif sur votre garde-robe, ou ailleurs ! Vous pouvez aussi lire, vous faire un petit masque (lequel allez-vous choisir ?), ou juste prendre le temps de rêvasser. Parce que, c’est promis, après ces efforts pour vous délester de toute cette masse de textile inutile, vous vous sentirez mieux.